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Bien-être en entreprise : des programmes santé à mettre en place

Bien-être en entreprise : des programmes santé à mettre en place

Des problèmes de santé multiples peuvent survenir sur le lieu de travail et impacter sur la performance économique. De plus en plus conscients de cette vérité, nombreux sont les dirigeants qui songent à des actions de prévention.

Nous vous parlions il y a quelques semaines de l’importance d’exercer une pratique sportive au travail. En effet, le sport est important pour la santé physique mais aussi mentale. Pourtant bien que nécessaire, le sport seul ne suffit pas…

Le bonheur au travail : une solution pour une meilleure productivité

Mal de dos, stress, burn-out voire dépression… nombreux sont les maux dont peuvent souffrir les salariés et nombreuses en sont les conséquences pour la productivité. Car, si un employé est physiquement à son poste, son esprit et sa motivation ne sont pas forcément au rendez-vous : on peut en effet avoir affaire à une « démission intérieure ». Cette démission résulte d’un épuisement physique et/ou psychique et porte le nom de présentéisme. Aussi étonnant soit-il, une étude britannique menée en 2009 révèle que le présentéisme fait perdre environ 1,5 fois plus de jours que l’absentéisme. D‘où une volonté pressante de changer les choses !

En effet, il a été prouvé à plusieurs reprises que le fait d’être heureux aidait les personnes à mieux travailler et ainsi à augmenter la compétitivité de leur entreprise. Plus précisément, une recherche menée par trois chercheurs du département d’économie de l’université de Warwick (Royaume-Uni) paru en février 2014 indique que le bien-être permet d’augmenter la productivité de 12%. Mais où trouver ce bonheur ? Dans l’accomplissement du travail justement ! Les salariés doivent pouvoir estimer le travail qu’ils effectuent et comprendre le sens de leurs tâches professionnelles. L’écrivain Joseph Conrad disait d’ailleurs : « je n’aime pas le travail. Nul ne l’aime. Mais j’aime ce qui est dans le travail l’occasion de se découvrir soi-même », une opinion partagée par 50% des Français selon l’Observatoire Actineo (2013) pour qui le travail est une manière de mettre en lumière ce qu’une personne est réellement capable de réaliser.

Un investissement nécessaire

Si à première vue les dépenses en santé et en sécurité semblent être beaucoup trop importantes pour l’entreprise, elles sont en réalité un investissement intelligent.

En effet, une étude internationale datant de 2010 a démontré que les entreprises pouvaient récupérer environ 2,20€ pour chaque euro investi dans la prévention des risques et la mise en place d’une bonne qualité de vie et organisationnelle. Au contraire, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a montré en 2007 que le coût social du stress atteignait environ les 3 milliards d’euros. Autre preuve de la nécessité d’investir est l’analyse présentée par le cabinet de conseil Mozart Consulting pour qui la cause première de la dégradation de la compétitivité des sociétés du secteur privé est due à un manque d’organisation et non à des coûts salariaux ou à des charges sociales.

Le fondateur de ce cabinet, étant également le créateur de l’Ibet®, premier système de mesure du bien-être au travail, Victor Waknine, explique que « pour considérer le capital humain comme un actif différenciant de l’entreprise, il faut lui donner une importance stratégique chiffrée ». Une pratique pour laquelle José Felix, directeur des ressources humaines du groupe Aldes, a répondu présent : « si les entreprises prenaient le temps de faire ce calcul, elles s’intéresseraient autant à la santé qu’aux investissements ». En effet, il affirme que 23% des charges sociales sont liées à la santé, des dépenses qui pourraient largement être réduites grâce à de bons investissements. Enfin, Thomas Perrin, directeur général adjoint développement de l’un des premiers groupes de protection sociale au niveau national, déclare : « nous faisons le pari que, sur trois ans, un programme de santé au travail bien mené peut avoir un effet notable sur la santé globale de l’entreprise et sur le coût des cotisations de leurs contrats de santé et/ou prévoyance ».

On estime donc aujourd’hui que la bonne santé des salariés est un réel levier de performance à prendre de toute urgence en considération. Et l’Organisation mondiale de la santé de résumer : « La promotion de la santé au travail peut permettre de trouver un équilibre souple et dynamique entre les attentes des clients et les objectifs des organisations d’une part et les compétences des salariés et leurs besoins en matière de santé d’autre part, ce qui peut aider les entreprises et autres organisations à être compétitives sur les marchés. »

Diagnostiquer les besoins réels des salariés

Sur le papier, tout cela semble parfait mais la tâche se révèle plus ardue en réalité et nombre de dirigeants sont parfaitement perdus. En effet, réfléchir à un programme type santé adapté à la taille de chaque entreprise, à leurs objectifs et à leurs problèmes particuliers n’est pas chose aisée. De même, les idées reçues sur les investissements santé jugés trop chers ont la vie dure. Il s’agit dès lors de faire le point sur les réels attentes et besoins des salariés afin d’établir un programme adapté.

Pour ce faire, le rapport Lachmann-Larose-Penicaud intitulé Bien-être et efficacité au travail, dix propositions pour améliorer la santé psychologique au travail paru en 2010 aide à se poser les bonnes questions sur les directions à prendre. Il s’agit tout d’abord de prévenir toutes situations que risqueraient de se dégrader ou de réparer les situations déjà dégradées : « selon les situations, les entreprises peuvent engager une ou plusieurs démarches : l’important est de savoir clairement les distinguer, et de chercher à intervenir le plus en amont possible. » Il est ensuite primordial d’effectuer un bilan reprenant le niveau de santé effectif mais aussi ressenti dans une entreprise afin de se poser les bonnes questions. Il faut en effet déterminer quels sont les problèmes à prioriser de par leur importance mais aussi le type d’actions de prévention qui auront le plus d’impact.

Dans la même idée, l’initiative « Ma santé je m’en occupe » déployée d’abord au Québec puis en France par la société Deux Point Cinq a pour but d’aider les entreprises à comprendre ce dont elles ont besoin. Ce dispositif se déroulant entre trois et six mois propose en effet un questionnaire confidentiel qui dresse à la fois un profil individuel personnalisé pour le salarié et le portrait de la santé globale de l’entreprise. Comme l’explique une des co-fondatrices de ce projet, Célia Badet : « il est deux fois moins coûteux d’éviter l’apparition d’un facteur de risque que de le résorber une fois qu’il est là » et son binôme, Catherine Mathieu-Gagnon, de rajouter : « cette étape est indispensable pour aider la structure à cibler des actions préventives qui auront un réel impact sur ses salariés ».

De ce genre d’outils nous vient alors l’exemple du Groupe Apicil qui a lancé dernièrement le programme Ambition Santé, dont le but est d’accompagner les entreprises dans l’évaluation santé des salariés. Travaillant en collaboration avec le cabinet Mozart consulting notamment pour l’indice de bien-être au travail (IBET) et avec le programme « Ma santé je m’en occupe », Apicil a la volonté d’aider à la production de diagnostic santé individuel ou collectif mais aussi de programmer « sur-mesure » et sur le long terme des plans d’actions personnalisés.

De 1892, date à laquelle débuta une politique de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs, jusqu’aujourd’hui, le monde du travail semble être en continuelle remise en question afin de concilier bien-être individuel et succès collectif. Dans cette optique, on verra dès le 1er janvier 2016, l’apparition d’une complémentaire santé commune à tous les salariés dans les entreprises.

*Badwill : écart d’acquisition négatif.