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Complémentaire santé des étudiants : une hausse qui fait débat

Complémentaire santé des étudiants : une hausse qui fait débat

La Fédération générale des associations étudiantes (FAGE) est récemment montée au créneau pour dénoncer une importante hausse du tarif de la complémentaire santé des étudiants.

Le chiffre avancé par la FAGE est largement contesté par les acteurs des mutuelles étudiantes eux-mêmes.

Pour démêler le vrai du faux, retour sur cette polémique et l’analyse factuelle des éléments à disposition concernant la couverture maladie complémentaire des étudiants.

Quels sont les éléments de la discorde ?

Le 16 août dernier, la FAGE a publié son indicateur du coût de la rentrée et dénonce “l’augmentation exorbitante de nombreux frais immuables “ comprenant les mutuelles.

Selon le dossier de presse, “les frais liés aux complémentaires santé augmentent drastiquement à la rentrée 2022 : un étudiant devra débourser en moyenne 411,13 € soit 32,21 % de plus qu’en 2021.”

Ce chiffre interpelle lorsqu’on sait que le syndicat professionnel des mutuelles, la Mutualité Française, tablait sur une augmentation moyenne des mutuelles étudiantes de l’ordre de 3,4 %.

Pour étayer son analyse, la FAGE évoque les effets collatéraux de la taxe covid, du rattrapage des soins (non effectués pendant les confinements) et la réforme 100 % santé.

Toujours selon la FAGE, la fusion-absorption de certaines mutuelles locales au profit de Heyme aurait également contribué à cette hausse des tarifs.

Dans ce contexte de confusion, les chiffres avancés par la FAGE sont-ils fiables ?

Quelle est la méthode de la FAGE pour déterminer cette hausse ?

Pour avancer cette augmentation de 32,31 %, la FAGE indique avoir sollicité des devis auprès des mutuelles étudiantes historiques pour des garanties similaires, en milieu de gamme.

C’est la moyenne de ces devis qui a permis à la FAGE d’obtenir cette hausse de 411,13 € soit plus de 30 % d’augmentation par rapport à 2021, avec la même méthodologie de calcul.

Quelles sont les limites de cette méthodologie ?

La FAGE a admis ne pas avoir pris en compte le nombre de souscripteurs pour les forfaits retenus pour le calcul de son indicateur.

En conséquence, cette moyenne n’est pas pondérée : la hausse n’a pas le même impact selon la proportion des étudiants concernés par cette augmentation.

Également, cette méthode rend impossible de savoir si cette hausse concerne plusieurs ou seulement un organisme de mutuelle.

Quelles sont les réactions des mutuelles suite à ces chiffres ?

Benjamin Biale, directeur Général de la SMEREP et de la MEP plus connus sous le nom commercial HEYME explique cette analyse erronée de la FAGE par :

  • Une hausse de la sinistralité dentaire liée au dispositif 100 % santé mais qui ne concerne pas la tranche d’âge 16-24 ans (assimilée aux étudiants).
  • la disparition du régime étudiant de la sécurité sociale effective lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

Benjamin Biale met en lumière que l’analyse de la FAGE ne concerne qu’une minorité d’étudiants :

  • Moins de 10 % des étudiants seraient affiliés à une mutuelle étudiante (SMERRA, SMENO, HEYME ou MGEL)
  • La grande majorité étant affiliée à la complémentaire santé de leurs parents, ont préféré souscrire à une mutuelle auprès de la compagnie d’assurance de leur choix ou ne disposent pas de couverture santé.

Sur ce dernier point, une étude de l’IRDES estime que 3,2 % des étudiants ne disposent pas de mutuelle contre 3,6 % pour l’ensemble de la population. Cette tendance tend à se réduire davantage grâce au dispositif public de complémentaire Santé Solidaire et à certaines aides régionales.