Alors que la France se remet lentement de la pandémie de Covid-19, un autre défi se profile à l’horizon : la dette croissante de la Sécurité Sociale. Les chiffres récents, tirés de diverses sources, indiquent que le déficit prévu pour la Sécurité Sociale est en augmentation constante, atteignant des sommets alarmants.
Situation actuelle et projections
Après avoir subi un déficit considérable de près de 40 milliards d’euros en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, la Sécurité Sociale a entrepris des mesures pour réduire ses pertes. Cependant, les projections actuelles montrent une tendance inquiétante. Le déficit prévu pour 2023 est de 8,8 milliards d’euros, contre 8,2 milliards initialement estimés. Les années suivantes ne semblent pas plus encourageantes : 11,2 milliards pour 2024, 15,8 milliards pour 2025, 17,5 milliards pour 2026, et enfin un pic à 17,9 milliards d’euros en 2027.
Les raisons de cette hausse
Plusieurs facteurs contribuent à cette évolution. L’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2023 est estimé à 247,6 milliards d’euros, soit une augmentation par rapport aux 244,8 milliards initialement prévus. Cette hausse est principalement due aux revalorisations salariales à l’hôpital, instaurées en juin 2023, et à une augmentation inattendue des soins de ville. De plus, le coût des arrêts maladie a connu une hausse significative de 8,2% hors Covid en 2022, ajoutant une pression supplémentaire sur les finances.
Mesures gouvernementales envisagées
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement réfléchit à plusieurs solutions. En plus de l’augmentation de la franchise médicale et de la participation forfaitaire chez le médecin, d’autres mesures sont à l’étude. Le déficit de la branche vieillesse, par exemple, devrait s’accroître, passant de -1,9 milliard en 2023 à -13,6 milliards en 2027. Des négociations avec les médecins libéraux sont également prévues, avec une augmentation de 1,5 euro des consultations à partir du 1er novembre. Enfin, une lutte accrue contre la fraude aux prestations sociales est envisagée, sachant que les malversations sont chiffrées entre 6 et 8 milliards d’euros annuels.